Aujourd'hui,
nous allons parler karma, Bouddha, vies de chat, de fourmis et
réincarnations avec le livre Maudit Karma de David Safier.
Pour ceux qui ne le connaîtrai pas, David Safier est un auteur
allemand. Maudit Karma est son premier ouvrage. Il a depuis
publié d'autres best seller comme Le fabuleux destin d'une vache
qui ne voulait pas finir en steak haché en 2014 ou encore
Toujours maudit ! cette année.
Tout
cela, c'est bien joli me diriez-vous, mais il parle de quoi ce
bouquin ? Et bien cher ami, ce truculent roman, c' est l'histoire de
Kim Lange, célèbre présentatrice d'un show télévisé qui décède
suite à l'atterrissage brutal d'une météorite sur son crâne. Dans
l'au-delà, Bouddha lui apprend qu'elle a accumulé
trop de mauvais karma dans sa vie. Elle se réincarne donc en fourmi ! C'est à travers ses nouveaux yeux, qu'elle regarde impuissante une
femme prendre sa place aux côtés de sa fille et de son époux. Sa
résolution est prise, remonter l'échelle de la réincarnation pour
reprendre sa place. Elle sera amené à vivre de nombreuses
péripéties accompagné par Casanova... lui aussi réincarné en
fourmi.
1. C'est bon pour le moral !
Maudit
Karma fait parti de ces romans « feel good » qui sont
comme une bouffée d'air frai dans un quotidien parfois morose. Dès
la première phrase, le ton est donné : « Le jour où
je suis morte n'a pas vraiment été une partie de plaisir. Pas
seulement à cause de ma mort. En réalité, celle-ci est péniblement
arrivée bonne sixième dans la série des pires instant de cette
journée. » Maudit Karma sera un roman retrousseur de zygomatiques... ou ne sera
pas !
Pour
provoquer le rire David Safier utilise une narration à la première
personne mais a surtout doté Kim, le personnage principal d'un solide sens de l'ironie. Voilà
par exemple se qu'inspire à notre protagoniste la vu de son mari :
« Sa seule vue aurait encore pu me faire craquer si nous
avions été en bons termes. Mais notre relation avait atteint un
degré de stabilité comparable à celui de l'Union soviétique en
1989. Avec à peu prés autant d'avenir. » Ou encore, son
résumé de l'une de ses réincarnations : « Un
touriste m'avait jeté son portable à la tête parce que j'essayais
de lui faucher ses chips au paprika. Ce qui prouve deux choses :
d'abord, les hommes ne trouvent les écureuils mignons que tant
qu'ils ne les énervent pas. Ensuite, il existe des gens incapables
de se détendre, même en congé. »
Un
autre procédé de narration efficace est le décalage des points de
vus. Dans ses pérégrinations Kim rencontre des animaux non
réincarnés qui ne comprennent pas les agissements du personnage
principal créant des situations tantôt hilarantes, tantôt
touchantes. Le roman nous permet également de rencontrer Bouddha. Ce
dernier aura le don d'exaspérer Kim pour notre plus grand plaisir :
« -
Le chemin vient en marchant, murmura Bouddha.
- Tu parles comme les devises sur les gaufrettes ! Fis-je
agacée.
- Peut-être, répondit Bouddha avec un doux sourire, mais ça n'en
est pas moins la vérité. »
Et
enfin, last but not least. Comment rester de marbre devant les hilarantes anecdotes de Casanova ? Il s'agit d'annotation venant interrompre le
récit qui permettent de se glisser quelques instants dans la peau du célèbre coureur de jupons. Ces mémoires sont sans aucun doute les parties de livre
qui m'auront le plus fait rire tant le décalage entre les événements
relatés et les préoccupations du Don italien sont éloignées.
Aller ! En voici un juste pour le plaisir :
« Mémoire
de Casanova : "De toutes mes tristes vies de fourmi, il ne
m'arriva que trois fois de croiser le chemin d'un autre humain
réincarné. Le premier fut Gengis Khan, de sinistre mémoire. À
ce qu'il me conta, il avait déjà traversé plusieurs vies
douloureuses, l'une d'elles sous la forme d'une puce de porc. Je ris
beaucoup de ce récit. Mais lui, tremblant de rage de me voir si
amusé : "Autrefois, je t'aurais jeté dans l'huile bouillante.
Mais je suis paisible à présent." Ayant dit cela, il fit de mes
antennes un véritable nœud gordien. Par la suite, je pris soin
d'éviter la route du « paisible » Khan. Le second homme
réincarné que je rencontrai fut une fourmi qui se présenta à moi
sous le nom d'Albert Einstein. Albert supportait son sort avec
patience, faisant seulement cette remarque que l'univers lui semblait
à présent plus relatif encore qu'il avait cru possible. Quand au
troisième humain avec qui je liai connaissance sous ma forme
d'insecte, ce fut madame Kim. La créature qui allait changer du tout
au tout ma misérable existence." »
Le
côté « feel good » de Maudit Karma vient
également du côté très attachant de son duo de personnages
principaux : Kim et Casanova. Malgré leurs défauts gros comme
le nez au milieu de la figure, et leurs côtés très caricaturaux de prime abord. Ces personnages s'affineront tout au
long du roman. Ils auront leurs moments de gloires et de joies mais
devront aussi affronter de cruelles désillusions et surmonter de
nombreux obstacles. Ces hauts et ces bas permettent d'humaniser les
personnages et, surtout, de les faire évoluer.
2. Un simple amusement ?
Cette évolution est d'autant plus importante puisque l’œuvre se révèle être au fur et à mesure de la lecture un roman d'apprentissage. À
travers les péripéties burlesques de Madame Kim, comme l'appel
Casanova, David Safier nous enseigne l'importance de savoir prendre
du recul pour se concentrer sur l'essentiel : les gens qui nous
entourent. En effet, ce n'est qu'une fois réincarnée en fourmi, et
donc incapable d’interagir directement avec sa famille, que Kim
prend conscience des difficultés de la vie quotidienne de son mari, de sa fille et de bien d'autres choses encore.
L'auteur
nous encourage à travers l'évolution de Kim, qui est un
personnage très égoïste et égocentrique, à faire preuve de
compassion et à apprendre à écouter. Ainsi, les différentes
réincarnation de Kim la forceront à prêter une oreille attentive
aux problèmes de son entourage mais aussi à passer outre un
certains nombre de préjugés sur les personnes rondes notamment.
Enfin,
à travers les aventures de Kim, David Safier nous montre l'importance de l'acceptation de son sort afin de pouvoir tourner
sereinement la page lors des coups durs de la vie, mieux rebondir, et enfin trouver le bonheur. Le message de ce roman
finalement, est sans doute le suivant :
Maudit
Karma est un
énorme coup de cœur ! J'ai adoré ce roman. Lors de son
acquisition, je m'attendais à découvrir un roman léger, amusant,
sans grande prétentions. Bien que pleinement satisfaite de ce côté
là, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir entre les lignes un
roman d'apprentissage qui nous enseigne la compassion et l'importance
de savoir prendre du recul ! Je ne peux que vous encourager à lire ce
roman qui aura su m'émouvoir et me faire rire.
Plop
RépondreSupprimerHello ;)
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